Le monde que voulait Gramsci

Antonio Gramsci (1891 – 1937), membre fondateur du Parti Communiste italien s’est distingué pour son militantisme contre la fascisme, le despotisme et surtout pour sa lecture philosophique du marxisme.

Gramsci-dibujo Le monde que voulait GramsciIl demeure cependant une source d’inspiration pour la gauche en Europe et dans les pays dits du tiers monde pour offrir des instruments utiles pour l’analyse historique et sociale. C’est dans «Cahiers de prison» où sont bien expliquées ses idées théoriques. Dans une étude publiée récemment à Madrid, la Fondation 1 er mai analyse cette œuvre comme étant une contribution à comprendre les fondements de la pensée de Gramsci.

Après la publication d’un essai sur le «Mezzogiorno» (1926), Gramsci a été arrêté. Il proposait de construire un marxisme ouvert et plus chaud qui défend l’individu-homme en tant que sujet. Ceci exigeait la création des conditions matérielles et sociales, Gramsci désigne ceci dans «Cahiers de Prison» de «société normale» de grandes résonances kantiennes. C’est le mouvement qui lutte pour la libération économique et culturelle des hommes, supprime l’exploitation et agit dans l’intérêt de la vie sociale.

Gramsci était essentiellement un penseur politique qui s’exprime dans un langage très particulier. Pour lui, ce langage était une finalité parce qu’il vise à reconstruire la rationalité de l’histoire contemporaine à travers un discours ouvert sur l’Etat capitaliste. Il était aussi une tentative de recomposer le marxisme comme une culture alternative, n’acceptait pas la rationalité du monde qui se mesure et qui se base exclusivement sur l’effectivité économique ou historique. Le plus important de sa pensée reside dans l’affirmation selon laquelle la véritable révolution est possible seulement à travers le changement de l’univers des idées et institutions dans lesquelles ces idées se matérialisent et deviennent concrètes pour les hommes. En dépit de son isolement carcéral, Gramsci tentait d’élaborer une stratégie révolutionnaire originale en rapport avec la réalité nationale. C’est ce qu’il explique son intérêt pour le «Risorgimiento» (renaissance ou résurrection en italien), par la question méridionale, la philosophie de Benedetto Croce (1866-1952: fondateur du Parti libéral italien), les intellectuels, le principe moderne, le mouvement ouvrier, la culture et le problème catholique, la langue et la littérature, etc.

Selon Gramsci, tout ce projet théorique et politique ne peut être assimilé sans qu’il soit incorporé dans les conditions nationales pour pouvoir transformer ainsi le prolétariat, terme devenu aujourd’hui synonyme de citoyens dans la classe hégémonique.

Mohamed Boundi
Periodista, doctor en sociología y ciencias de la comunicación de la universidad Complutense de Madrid. Corresponsal en España desde 1987, es licenciado en periodismo, investigador en ciencias sociales, opinión pública y cultura política. Publicaciones: “Marruecos-España: Heridas sin cicatrizar”, un estudio sobre la imagen de Marruecos y sus instituciones en la opinión pública española en momentos de crisis; “Sin ellas no se mueve el mundo”, un trabajo de terreno sobre la condición de las empleadas de hogar inmigrantes en España; “La mujer marroquí en la Comunidad autónoma de Madrid: convivencia y participación social”.

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