A la suite de l’humiliante élimination aux demi-finales de la champions League, mercredi dernier par le Bayern Munich, le FC Barcelone s’est rendu à l’évidence qu’il a besoin d’une profonde restructuration et d’une évaluation de son style de jeu.
Il est difficile de supporter une double défaite sur un total de sept buts à zéro en deux matchs éliminatoires par le même rival alors que le Barça est plébiscité meilleur club de tous les temps. Les arguments abondent mais aucun ne justifie la débâcle du mercredi dernier. Trois jours après le choc du mercredi, le moment est venu de faire un diagnostic de cette élimination avec une tête froide.
Peut-on parler de fin cycle ?
Après avoir gagné tous les titres en lice en l’espace de cinq ans, le public catalan et les millions de « culés » (fans), se sont habitués à voir le barca rafler les titres et écraser sur sa marche les adversaires les plus coriaces. Seulement, ce qu’il ne faut pas négliger dans toute analyse est que les autres clubs nourrissent les mêmes ambitions et aspirent à détrôner le barca. Le Bayern de Munich en était un et a copié le modèle catalan en investissant dans la formation de ses propres joueurs. Mercredi, il avait réussi à désactiver le barca au Camp Nou en usant les mêmes armes qu’il utilise habituellement: dominer le milieu du terrain, tirer profit de la bonne préparation physique de ses joueurs et faire courir les catalans.
Le Barça devait remonter un 4-0 pour être à la finale, un objectif difficile à atteindre.
Au Camp Nou, les poulains de Tito Vilanova se sont montrés incapables de tenir tête au Bayern, l’unique club qui a pu dominer totalement le terrain et neutraliser le jeu du barca.
Mercredi soir, se sont présentés sur la pelouse Valdés, Alves, Piqué, Puyol, Alba, Busquets, Xavi, Iniesta, Villa, Cesc, Pedro… tous des internationaux que tout entraineur désire les avoir dans son équipe. Seulement, il n’y avait pas parmi eux Leo Messi. Cette absence a été décisive pour comprendre la victoire du Bayern mais aussi la défaite du barca actuel. Immédiatement, l’état d’esprit aussi bien des joueurs catalans que bavarois a changé.
Tout dépendait d’un seul homme s’il jouera ou s’il ne jouera pas. Le Barça s’est montré ainsi incapable de se libérer de la dépendance de messie (messi-dépendance), l’homme qui est en mesure de traverser tout type de Barriere de défense. Le Bayern se fait pousser des ailes, le Barça a perdu la foi en ses ressources en présence. Le problème est que les « culés » se sont habitués à voir en messi un « terminator », un plombier qui sauve la maison des inondations et un prodige qui tire le club du pétrin. D’autant plus, d’autres joueurs brillent à ses cotes mais en son absence ils paraissent l’ombre d’eux-mêmes comme c’était la cas mercredi dernier d’Iniesta, de Xavi, Fabregas ou Pedro.
Il n’est guère normal que Messi aurait inscrit 44 buts dans la Liga alors le second buteur du club, Cesc Fabregas, en est à dix.
Depuis mercredi, le Barça n’est plus le meilleur club du monde. C’est la fin d’un parcours mais non d’un cycle. Durant des saisons, tout le monde parlait de joueurs exceptionnels et extraterrestres qui ont remporté 14 titres. Au niveau international, le Barça a entamé une descente après avoir campé à la tête du football durant cinq ans. La double défaite face au Bayern démontre que le club est appelé à introduire de profonds changements pour pouvoir maintenir un haut rendement et réaliser ses ambitions. Vilanova a réussi à dominer la Liga, avec le même équipage légué par Pep Guardiola mais la Champions League a dévoilé les points de faiblesse du club à partir du moment où le club s’est mesuré à de sérieux rivaux internationaux.
C’est l’heure de décider et d’accepter la crue réalité selon laquelle l’actuelle équipe n’est plus la meilleure du monde et qu’il faudra faire une analyse objective et critique des dernières recrues (Fabregas, Song et Alexis) qui se sont avérées peu effectives. L’objectif est de refaire une équipe usée car il n’y a pas eu de fin de cycle.
