Espagne: premiers indices de récupération économique

Des statistiques officielles, rendues publiques mardi et mercredi, confirment la relance en Espagne de certains secteurs productifs à la suite de l’abandon, en septembre, de la récession. Bien que la reprise de l’activité économique soit timide avec une croissance de 0,1% du Produit Intérieur brut (PIB) au 3e trimestre, le pays est sur le point de sortir de la zone des grandes tribulations. La croissance de la consommation des ménages, le bon comportement des affiliations à la Sécurité Sociale et l’augmentation des investissements extérieurs expliquent l’optimisme affiché par le gouvernement à la suite de la mise en application de mesures d’austérité durant les deux dernières années. L’Espagne est cependant loin de récupérer les taux de croissance d’antan à cause particulièrement de l’acuité du chômage qui affecte près de six millions de personnes et près de 26% de la population active.

Il suffit de repasser certaines réactions de sources autorisées et données rendues publiques par des institutions fiables pour se rendre compte du nouveau comportement de la situation économique. D’abord, le président de l’Euro-groupe, Jeroen Dijsselbloem, a assuré à Madrid mardi lors d’un déjeuner de presse organisé par Forum Europa que la situation d’Espagne s’est « améliorée dans une grande mesure », en 2012, signalant particulièrement la réforme du système financier et la consolidation des comptes macroéconomiques et budgétaires. La réforme du marché du travail demeure cependant une priorité pour le gouvernement espagnol afin de permettre particulièrement aux jeunes d’accéder à l’emploi et à la formation, a-t-il estimé.

Précisément, l’Enquête sur la Population Active (EPA) du 3e trimestre révèle que 62% du total des sans-emploi en Espagne, soit 3.439.900 de chômeurs, sont sans emploi depuis plus d’un an. En 2007, il y avait seulement 387.100 chômeurs qui se trouvaient dans la même situation.

Le comportement du consommateur a également changé, selon les données de l’Institut Espagnol de la Statistique (INE), rendues publiques mercredi qui font état de la baisse de l’Indice interannuel des Prix à la Consommation (IPC) de 0,1% en octobre, soit un taux qui place l’économie espagnole en zone de déflation. Ceci est dû au fait qu’il y ait une chute généralisée des prix pendant une longue période de cette année. L’INE attribue ce comportement à la chute des prix des produits alimentaires au moment où les droits d’inscription universitaire ont augmente selon un rythme inferieur à l’année précédente.

Parallèlement, le commerce de détail s’est accru de 2,2% durant, les 12 derniers mois. De son côté, la Sécurité Sociale signale, dans son rapport mensuel sur les mouvements d’affiliations, un excédent de 2,058 milliards d’euros durant les neuf premiers mois de l’actuel exercice. Autre donnée positive à citer, est la précision apportée, mardi, par le ministre espagnol de l’économie et de la compétitivité, Luis de Guindos, relative à l’augmentation des investissements extérieurs directs qui ont doublé par rapport à 2012. Selon lui, près de 20 milliards d’euros ont été injectés dans son pays par des entrepreneurs étrangers de janvier à août dernier.

Eu égard au nouveau comportement de certains secteurs, l’Espagne est sur le point de tourner la page des « chiffres rouges » depuis le déclenchement de la crise en 2007 et l’effondrement du secteur bâtiment.

Mohamed Boundi
Periodista, doctor en sociología y ciencias de la comunicación de la universidad Complutense de Madrid. Corresponsal en España desde 1987, es licenciado en periodismo, investigador en ciencias sociales, opinión pública y cultura política. Publicaciones: “Marruecos-España: Heridas sin cicatrizar”, un estudio sobre la imagen de Marruecos y sus instituciones en la opinión pública española en momentos de crisis; “Sin ellas no se mueve el mundo”, un trabajo de terreno sobre la condición de las empleadas de hogar inmigrantes en España; “La mujer marroquí en la Comunidad autónoma de Madrid: convivencia y participación social”.

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