Le chômage des jeunes constitue une des principales préoccupations aussi bien pour les autorités espagnoles que pour certaines organisations internationales, telles l’Union Européenne (UE) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Avec un taux de 56,14% des jeunes de moins de 25 ans en chômage, selon l’Enquête sur la Population Active (EPA) du 3e trimestre, l’Espagne se situe en tête de l’Europe (derrière la Grèce) en chômage juvénile.
Avec un taux de chômage de 25,98% de la population active, la crise du marché du travail en Espagne demeure une question en suspens qui plombe toute réforme à introduire par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy. Au 3e trimestre, 5.904.700 personnes se déclaraient sans emploi, selon l’EPA. Fin septembre, 4.724.355 personnes étaient inscrites aux Instituts de l’Emploi comme chômeurs, soit 25,72% de la population active. Ces deux données quasi-similaires apportées par deux sources officielles, révèlent l’acuité du chômage et l’incapacité de le résoudre à court délai. C’est la raison pour laquelle, l’Espagne recevra à compter du 1 er janvier prochain 1,8 milliards d’euros des six milliards d’euros que le Conseil d’Europe a attribué au programme de l’emploi juvénile. Mariano Rajoy, a expliqué, mercredi au parlement, que ce montant a été décidé dans le cadre des mesures adoptées lors de la dernière réunion des présidents et chefs de gouvernement de l’UE, les 24 et 25 octobre dernier. Les bénéficiaires de cette aide (6 milliards d’euros) sont les pays avec plus de 25% de chômage juvénile, a-t-il précisé. « Le Conseil Européen a réitéré l’engagement que cette initiative soit opérative en janvier 2014. L’Espagne recevra prochainement 1,8 milliards d’euros et le gouvernement va développer un plan d’exécution en application de la Garantie Jeune », a dit en substance le chef de l’exécutif espagnol.
A travers cette aide, l’UE veut récompenser les efforts déployés par Madrid dans la bataille contre le chômage, particulièrement celui des jeunes qui affecte plus que la moitié des moins de 25 ans.
En rapport avec le chômage de cette catégorie d’âge, l’OMS a tiré la sonnette d’alarme en mettant en garde contre les conséquences d’ordre mental sur les sans-emploi. Selon Michael Marmot, coordonnateur d’un rapport de l’OMS présenté mercredi à Londres, l’Espagne doit s’opposer à la troïka communautaire pour attirer son intention sur les incidences des mesures qui lui sont imposées pour juguler le déficit public. Faute d’emploi, les chômeurs se confrontent à des « problèmes de santé mentale » et à un haut indice de troubles, a signalé l’expert de l’OMS qui qualifie le chômage juvénile en Espagne d’ « urgence sanitaire » qui risque d’avoir des conséquences pour les futures générations. Il a proposé au gouvernement de Madrid, rapporte l’agence Efe, d’adopter des mesures de protection sociale pour éviter la « détérioration » de la jeune génération qui affronte des problèmes mentaux. Il a suggéré, dans ce contexte, le développement de l’emploi, la formation et l’accès adéquat à des activités pratiques subventionnées pour les jeunes chômeurs. « Je suis préoccupé par les mesures d’austérité imposées à l’Espagne, la Grèce et au Portugal qui contribuent à l’augmentation du chômage parmi les jeunes », a dit cet expert.