La récession économique en Espagne fouette sans discrimination tous les secteurs y compris les médias où ont été recensés 10.081 postes d’emploi de moins depuis 2008. Ce chiffre transcende la barrière psychologique de dix mille travailleurs rebutés du secteur, signale l’Observatoire de la crise de la Fédération des Associations des Journalistes (FAPE) dans son dernier bilan.
La fermeture sans cesse de moyens de communication a créé des provinces orphelines de la presse écrite telles Guadaljara et Cuenca (Centre) à la suite de la disparition des quotidiens El Dia de Guadalajara, Nueva Akorria (avril 2012) et El Dia de Castilla la Mancha (12 mars dernier). De même, le quotidien La Verdad, édité à Albacete (Castilla-La Manche : centre) a tiré sa révérence en avril dernier. Seul le journal La Tribuna se maintient aux kiosques comme unique quotidien de la province.
En Andalousie, les quotidiens Sur et La Opinion de Malaga ont licencié 12 travailleurs chacun au deuxième trimestre de l’année en cours.
Le rétrécissement du secteur des médias affecte de la même manière les revues. Les groupes G + J et Axel Springer ont dû réduire la dimension des rédactions de toutes leurs revues en éliminant 12 postes d’emploi durant la première quinzaine de mai et 34 autres durant la seconde, ce qui peut être considéré comme le deuxième «Processus de Régulation de Personnel» en 2013 appliqué par la délégation espagnole de la maison d’édition allemande.
L’Observatoire de l’Association de la Presse de Madrid (APM) constate pour sa part que l’audiovisuel n’échappe pas non plus à la spirale de licenciements. C’est le cas de Telemadrid (Chaîne de télévision régionale de Madrid) qui s’est séparée de 861 de ses travailleurs. De son côté, la fermeture de ABC Punto Radio a eu pour conséquence la suppression de 136 postes de travail en mars dernier.
A fin mai, ont été recensés 10.081 travailleurs qui ont perdu leur emploi depuis 2008, dont 5.150 en 2012. Au total, ce sont 76 médias qui ont cessé définitivement d’exister.