Espagne: la Chute du coût du travail favorise les exportations espagnoles mais préoccupe les travailleurs

Le rythme des exportations d’Espagne a progressé, en septembre dernier, de 8,3% grâce à la diminution de 4,7% des importations mais aussi de 2,5% des salaires. A cause de la précarité du marché du travail, la préoccupation pour le futur des retraites s’accentue.

Le secrétaire d’Etat espagnol au Commerce, Jaime Garcia-Legaz, avait invité, jeudi, lors d’une conférence de presse à Madrid à évaluer avec « précaution » l’augmentation des exportations espagnoles, spécialement des biens d’équipements et composants de véhicules qui se sont accrus respectivement de 17,8% et 29,9% par rapport à la même période de 2012. Toutefois, l’Espagne a acheté de l’étranger des marchandises d’une valeur de 21,932 milliards d’euros contre des exportations de 19,345 milliards d’euros. Eu égard à un déficit commercial de 2,587 milliards d’euros, le taux de couverture s’est situé à 88,2%.

Le secteur extérieur, qui représente un tiers du Produit Intérieur Brut (PIB), est devenu « le moteur de la croissance économique » de l’Espagne, signale García-Legaz notant que la hausse de la facture énergétique demeure un handicap pour l’entreprise espagnole. Les agents sociaux devraient maintenir la modération salariale jusqu’à ce que les chiffres du chômage commencent à diminuer, a-t-il suggéré.

Selon la balance commerciale interannuelle (septembre 2012-septembre 2013), les exportations se sont élevées à 175,143 milliards d’euros (+ 6,8%) contre 186,15 milliards d’euros d’importations (- 2,3%). De janvier à septembre dernier, le solde commercial a marqué un déficit de 11,007 milliards d’euros, soit 58,6% de moins que la même période de l’année dernière. Le taux de couverture a atteint 94,1% durant les neuf premiers mois de l’année en cours, retient le secrétaire d’Etat espagnol au commerce.

Cette croissance a eu une conséquence négative pour les travailleurs dont le salaire moyen annuel a baissé de 2,5% en l’espace d’un an pour se situer à 22.072 euros en 2012 (contre 22.642 euros l’exercice précédent). Cette donnée a été rapportée, jeudi, par l’Agence Centrale d’impôts en Espagne dans son rapport de conjoncture sur le Marché du Travail et les Pensions.

L’étude, dont synthèse a été diffusée vendredi par l’agence Europa Press, signale que le ministère des finances a recensé 5,6 millions travailleurs qui ont eu des revenus inférieurs ou équivalents au salaire minimum interprofessionnel (SMI : 8.979,6 euros annuels). Seuls les émoluments de 0,77% des travailleurs, soit 132.604 salariés, ont été dix fois supérieurs au SMI en 2012 prenant en considération un salaire moyen de cette catégorie de 146.312 euros. Ce montant est aussi huit fois supérieur au salaire annuel moyen du total des salariés.

La même source relève d’autre part que la pension moyenne annuelle des 7.585.207 retraités d’Espagne était de 13.396 euros en 2012 (+2,3% qu’en 2011). Le ministère des finances a également recensé 1.732.099 personnes en chômage qui avaient bénéficié d’une prestation moyenne annuelle de 4.941 euros en 2012 contre 4.813 euros qu’avaient touché chacun des 1.616.224 chômeurs recensés en 2011 (+2,6%). Près de 5,8 millions de personnes touchaient une prestation moyenne de 3.850 euros annuellement, contre 3.697 euros en 2011 et 3.062 euros en 2007 (+25,7%). Il est surprenant de constater que 398.714 chômeurs de moins de 25 ans avaient eu en 2012 des prestations moyennes annuelles égales à 2.485 euros.

A cause de la préoccupation pour le futur du marché du travail, 65% des espagnols estiment qu’il est nécessaire de souscrire unplan retraite complémentaire privé, selon un rapport intitulé «  tendances clés des espagnols face à la retraite », rendu public par la banque virtuelle ING Direct.De même, la direction générale des assurances et retraites relevant du ministère des finances, a fait état du retrait par 314.424 personnes en chômage de 1,524 milliards d’euros de leurs économies déposées dans des plans privés de pensions et prévision assurés (PPA) entre 2008 et 2012.

Mohamed Boundi
Periodista, doctor en sociología y ciencias de la comunicación de la universidad Complutense de Madrid. Corresponsal en España desde 1987, es licenciado en periodismo, investigador en ciencias sociales, opinión pública y cultura política. Publicaciones: “Marruecos-España: Heridas sin cicatrizar”, un estudio sobre la imagen de Marruecos y sus instituciones en la opinión pública española en momentos de crisis; “Sin ellas no se mueve el mundo”, un trabajo de terreno sobre la condición de las empleadas de hogar inmigrantes en España; “La mujer marroquí en la Comunidad autónoma de Madrid: convivencia y participación social”.

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