Deux ans après son arrivée au pouvoir, Mariano Rajoy, président du gouvernement espagnol et du Parti Populaire (PP: conservateur) n’a pas réussi à redresser totalement la barre de la crise. Il a clos, cette semaine, les deux premières années de la législature avec une série de mesures d’ajustement dont la majorité des citoyens n’est pas contente.
Dans l’économie réelle, particulièrement en matière d’emploi, le taux de chômage en Espagne (deux après le départ des socialistes du pouvoir) est le double de celui de l’Union Européenne ; le gouvernement a dû recourir au sauvetage du secteur financier en injectant des milliards d’euros dans la banque privée, le déficit des administrations publiques est loin d’être ramené à zéro et le chômage des jeunes de moins de 25 ans est supérieur à 50%.
Lundi, les médias espagnols ont élu comme plateau fort l’analyse du bilan de Rajoy, deux ans après son entrée au palais de la Moncloa (siège du gouvernement). Le bilan est celui qui sort des statistiques, écrit El Mundo, un journal de centre-droite réputé pour ses positions généralement proches du PP.
Lorsque l’actuel président du gouvernement était arrivé à la Moncloa. fin 2011, (soit quatre ans après le début de la crise), l’économie espagnole donnait encore de l’emploi à 17,8 millions d’espagnols. Deux ans après, il y a moins de travailleurs actifs (16,8 millions affiliés à la Sécurité Sociales). Ils se sont détruits en moyenne 1.348 postes d’emploi par jour durant cette période au moment où le chômage s’est accru de 631.100 personnes, à une moyenne de 865 nouveaux chômeurs par jour. Ce chiffre est inferieur à celui des emplois disparus parce que, explique El Mundo, il y a 353.200 personnes qui ont perdu l’envie de continuer à chercher de l’emploi. Certains « ne savent où chercher et d’autres ont fait la valise et sont partis à l’étranger surtout les immigrés et les jeunes en quête d’un futur meilleur».
Lorsque Mariano Rajoy avait « mis le pied au palais de la Moncloa », la dette publique était de 737,334 milliards d’euros. Celle-ci a atteint, aujourd’hui, 954,893 milliards d’euros. Elle s’est accrue de 30%, soit 218 milliards d’euros de plus. Ce volume représente 23 points de plus du Produit Intérieur Brut (PIB), « ce qui signifie que la dette de chaque ménage en Espagne est passée de 43.000 euros à 56.000 euros en l’espace de deux ans », retient El Mundo.
En réalité, le gouvernement devra opter pour un nouveau modèle de croissance (différent de celui de la brique) et orienter les réductions budgétaires vers l’investissement. Toutefois, le gouvernement respire actuellement grâce à la baisse de la prime de risque et de la diminution de la pression des marchés internationaux sur le financement de la dette publique. Rajoy compte, à présent, consacrer la deuxième partie de son mandat à prendre des décisions plus populaires surtout au plan fiscal en prévision des prochaines élections, conclut El Mundo.