Dubaï, siege de l’expo-2020

L’Etat des Emirats Arabes Unis (EEAU) célèbre, jeudi, le choix de Dubaï pour abriter l’Exposition Universelle 2020 (Expo 2020) comme étant « une victoire nationale », un « témoignage du monde » pour la réussite d’un modèle d’Etat moderne mais aussi comme la concrétisation du rêve d’organiser une telle manifestation sur la terre arabe.

dubai-2020-noche Dubaï, siege de l’expo-2020

Immédiatement après l’annonce du choix de Dubaï, mercredi soir, les villes de Dubaï et d’Abou Dhabi, ainsi que celles du reste des Emirats formant l’EEAU se sont illuminées de feux d’artifice au moment où leurs rue sont vite occupées par des caravanes de véhicules, de géantes banderoles et des files de marcheurs arborant les couleurs de leur pays.

La proposition de la candidature de Dubaï sous le thème « Connectons des esprits, créant le futur » a obtenu, en fait, une forte majorité grâce à l’appui de 116 votes alors que son immédiate concurrente, Ekaterinbourg (Russie), n’en a obtenu que 47, durant le troisième round de vote à l’Assemblée générale du Bureau International des Expositions (BIE) à Paris.

Dubaï sera ainsi durant six mois le point clé de rencontre pour la communauté mondiale qui aspire à partager les innovations et progresser dans les domaines d’importance vitale comme l’économie, le développement durable et l’amélioration des conditions de vie de la population de la planète.

Bien avant l’annonce de ce verdict, Dubaï se considérait comme une candidate sérieuse pour abriter l’Expo 2020 grâce à son ambition de représenter la région et le monde arabo-musulman ainsi que de promouvoir les valeurs de convivialité, de coopération positive et de la paix entre les peuples. Comme ville moderne, elle témoigne des grands progrès accomplis en tant que ville cosmopolite unissant près de 190 nationalités. La préparation de son dossier était à la mesure des autres villes candidates Izmir (Turquie), Ekaterinbourg (Russie), Ayutthaya (Thaïlande) et Sao Paulo (Brésil). Les observateurs étaient par ailleurs conscients des atouts de cette ville qui a eu l’avantage de bénéficier du soutien de l’ensemble du monde arabe, des Etats africains unis par des liens de fraternité et d’amitié avec les pays du Maghreb, et, aussi d’une bonne partie du monde islamique. Sa candidature bénéficiait également d’atouts structurels tels que de souples structures économiques et financières et des infrastructures futuristes. Ce sont en réalité des atouts qui apportent des réponses aux problèmes de transport, d’hébergement et de communication rencontrés plus durement par les autres candidates. Elle a également eu avantage d’être appuyée par le plus grand nombre d’Etats grâce à son bon classement en matière de compétitivité économique, de sécurité, de viabilité des infrastructures, du niveau du bien-être social et du développement humain.

Son choix lui donne de cette manière l’opportunité de mettre en valeur l’universalité de certains principes comme l’ouverture sur les autres cultures, la prééminence des rapports humains et permettrait ainsi l’adoption d’un nouvel équilibre dans les relations internationales. Le thème « Connecter les esprits, Construire le futur », retenu pour l’Expo 2020, corrobore cette conviction. Il résume en peu de mots l’engagement d’un pays à vouloir construire, en commun avec d’autres nations, un avenir meilleur grâce à une connectivité intelligente et une stratégie de partenariat. D’autant plus, grâce à un réseau aérien, Dubaï est connectée aux capitales de plus de 120 Etats.

Certaines études établies par des organismes internationaux démontrent que le choix de Dubaï n’était pas le fruit du hasard. A titre d‘exemple, le Rapport sur la compétitivité mondiale 2012-2013 établi par le Forum Economique Mondial, qui analyse 144 Etats, positionne les EAU au 24e rang, bien avant la Thaïlande (38e), la Turquie (43e), le Brésil (48e) et la République de Russie (67e). Le World Competitiveness Yearbook comparant la compétitivité de 59 Etats, attribue aux EAU le 16erang (Thaïlande : 30 ; Turquie : 38 ; Brésil : 46 ; Russie : 48). Dans le Rapport sur la Compétitivité des Voyages et du Tourisme (2011), élaboré par le Forum économique mondial, les EAU occupent la 30e position dans un classement de 139 Etats (Thaïlande : 41; Turquie : 50 ; Brésil : 52 ; Russie: 59). Une autre étude le Rapport Mondial sur l’Activation du Commerce (2012) du Forum Economique Mondial, couvrant 132 Etats, place les Emirats Arabes Unis au19e rang (Thaïlande : 57; Turquie : 62 ; Brésil : 84 ; Russie : 112). Pour sa part, le Rapport Doing Business (2012), publié par la Banque Mondiale sur les questions du commerce international dans 185 pays, place les EAU au 5e rang, alors que les Etats compétiteurs sont relégués loin derrière (Thaïlande : 20 ; Turquie: 78 ; Brésil : 123 ; Russie: 162). De même, pour la qualité des infrastructures, les Emirats se distinguent en se plaçant au 6e rang sur 144 Etats analysés dans le Rapport 2012-2013 sur la Compétitivité Mondiale du Forum Economique Mondial (Turquie : 34 ; Thaïlande : 49 ; Russie : 101 ; Brésil : 107). Un récent Rapport mondial sur le bonheur (Université de Columbia – Earth Institute) considère que l’EEAU la 17e est la nation la plus heureuse (Brésil : 25 ; Thaïlande : 52 ; Russie : 76 ; Turquie : 78). S’agissant du développement humain, ce pays se place au 17e rang sur 187 Etats (Russie : 66; Brésil : 84 ; Turquie : 92 ; Thaïlande : 103). Les indices de prospérité, Legatum et Meilleurs Lieux de Naissance (2013) examinent les niveaux de revenu, de criminalité, de confiance dans les institutions publiques. Selon ces indices, les EAU sont au 29e rang, devant le Brésil (44e), la Thaïlande (56e), la Russie (66e) et la Turquie (89e).

Tous ces classements corroborent leur réputation de plate-forme pour la croissance de l’économie, du commerce, du tourisme international, de la connectivité, du bien-être social et de l’accueil d’évènements internationaux de grande envergure.

Mohamed Boundi
Periodista, doctor en sociología y ciencias de la comunicación de la universidad Complutense de Madrid. Corresponsal en España desde 1987, es licenciado en periodismo, investigador en ciencias sociales, opinión pública y cultura política. Publicaciones: “Marruecos-España: Heridas sin cicatrizar”, un estudio sobre la imagen de Marruecos y sus instituciones en la opinión pública española en momentos de crisis; “Sin ellas no se mueve el mundo”, un trabajo de terreno sobre la condición de las empleadas de hogar inmigrantes en España; “La mujer marroquí en la Comunidad autónoma de Madrid: convivencia y participación social”.

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